Passoire thermique : tout comprendre en 2023

La mauvaise isolation des anciens logements pose problème à de nombreux foyers tout au long de l’année. En été comme en hiver, une passoire thermique est synonyme d’inconfort : vous avez trop chaud en été et trop froid en hiver dans votre maison ou appartement. Climatisation et chauffage entraînent une surconsommation qui peut coûter cher. Locataire ou propriétaire, que pouvez-vous y faire ? Que dit la loi ? Existe-t-il des aides à la rénovation ?

Qu’est-ce qu’une passoire thermique ?

Définition de la passoire thermique

La passoire thermique désigne tous les logements dans lesquels les déperditions énergétiques sont importantes. Une mauvaise isolation en est la cause. Les ponts thermiques peuvent venir de la toiture, des fenêtres, etc.

En France, une passoire énergétique est classée F ou G lors de la réalisation d’un diagnostic de performance énergétique (DPE). Cette classe énergétique indique que la consommation en énergie du logement par an est supérieure à 330 kWh/m².

Attention : ne confondez pas la passoire thermique avec le logement insalubre. Seule l’isolation du logement est vétuste et doit être rénovée dans le cas d’une passoire énergétique. Alors que dans le cas d’un logement insalubre, l’état du logement et ses conditions d’occupation présentent un danger physique ou des risques pour la santé des occupants ou du voisinage.

Les conséquences d’une passoire énergétique

Si votre maison ou votre appartement comprend de nombreux ponts thermiques, vos solutions de chauffage et de climatisation seront particulièrement énergivores. L’impact sur vos factures de chauffage et d’électricité est très important. De plus, vos émissions à effet de serre pourraient être réduites, moyennant des travaux de rénovation de l’isolation de votre logement.

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Ce que dit la loi sur la location d’e ces logements énergivores’une

En France, on dénombre 5,2 millions de passoires thermiques. Afin de limiter les gaz à effet de serre engendrés par ces logements, le gouvernement a mis en place un certain nombre de sanctions. Celles-ci concernent la vente et la location de passoires thermiques.

Les sanctions pour les propriétaires bailleurs

Pour lutter contre les passoires énergétiques, le gouvernement a mis en place la loi Énergie Climat pour sanctionner les propriétaires de logement en location.

Ainsi, progressivement, les maisons et les appartements classés F ou G sont interdits à la location tant que le propriétaire ne réalise pas les travaux de rénovation nécessaires pour rendre le logement plus économe. Différentes mesures sont en cours :

• Dans le cadre de la loi contre les passoires thermiques, le Ministère de la Transition écologique interdit l’augmentation des loyers des logements classés F ou G depuis 2022.
• A partir de 2025, l’interdiction de location des passoires thermiques concernera tous les logements classés G, c’est-à-dire dépassant une consommation énergétique de 450 kWh/m²/an.
• Les logements classés F (dépassant une consommation énergétique de 330 kWh/m²/an) seront interdits à la location dès 2028.
• Tous les logements classés E seront concernés à partir de 2034.

Les sanctions pour les propriétaires souhaitant vendre leur bien immobilier

Depuis le 1er avril 2023, la réglementation contre les passoires énergétiques oblige la réalisation d’un audit énergétique avant toute mise en vente d’un logement énergivore en monopropriété : 

• pour les logements classés F et G depuis 2023 ;
• pour les logements classés E à partir de 2025 ;
• et pour les logements classés D à partir de 2034.

Comment savoir si vous habitez dans une passoire thermique ?

Inutile d’appeler son chauffagiste pour trouver une solution moins énergivore en chauffage pour cet hiver. Pour savoir si votre logement est une passoire énergétique, la première démarche à mettre en place consiste à contacter un artisan habilité à mener cet audit énergétique.

Le bureau d’études thermiques, vous fournit ensuite un audit énergétique vous expliquant la cause de ces ponts thermiques (problème d’isolation thermique, un simple vitrage au niveau des fenêtres, des menuiseries en mauvais état…). Ce compte-rendu vous permet d’identifier et de prioriser les travaux à effectuer pour améliorer le diagnostic de performance énergétique (DPE) de votre logement.

Quels travaux pour éviter les ponts thermiques ?

Pour rénover votre passoire thermique et rendre votre logement plus économe, les travaux prioritaires concernent l’isolation du logement. Dans un deuxième temps, vous pourrez envisager de remplacer votre système de chauffage ou d’installer une autre ventilation.

Les travaux de rénovation d’isolation

Pour vous aider à prioriser vos travaux de rénovation, voici les sources des ponts thermiques par ordre d’importance.

30 % de déperditions thermiques par la toiture

Les déperditions thermiques les plus importantes proviennent toujours de la toiture. Pour l’isolation de la toiture et des combles perdus, vous pouvez contacter un plâtrier plaquiste ou un couvreur.

25 % de déperditions thermiques par les murs

Pour une isolation des murs par l’intérieur (ITI), contactez un plâtrier-plaquiste. Si vous préférez opter pour une isolation des murs par l’extérieur (ITE), faites appel à un charpentier, un couvreur ou un menuisier.

15 % des déperditions par les fenêtres et les vitrages

Dans les maisons et appartements de plusieurs dizaines d’années, il est encore possible de trouver du simple vitrage. Le remplacer par un double vitrage performant est indispensable.

Bien souvent, il est préférable de changer la fenêtre dans son ensemble, les menuiseries ayant également mal vieilli. Vous pouvez contacter un artisan vitrier, un menuisier ou la plupart des entreprises spécialisées dans les travaux de rénovation pour faire remplacer vos fenêtres. 

Les autres ponts thermiques

Les ponts thermiques de votre passoire énergétique peuvent également provenir : 

• du plancher ;
• du système de renouvellement d’air ;
• de la cheminée et du conduit des fumées ;
• des encadrements de portes et des serrures…

Les travaux de rénovation complémentaires

Pour aller plus loin, vous pouvez également remplacer votre système de chauffage et de ventilation. Pour cela, contactez un plombier ou un électricien.

Le système de chauffage

Pour réduire vos émissions à effet de serre, la réglementation contre les passoires thermiques encourage l’installation d’un système de chauffage utilisant des énergies renouvelables, comme : 

• une pompe à chaleur ;
• une chaudière biomasse ;
• un poêle à bois…

Le système de ventilation

L’installation d’une VMC simple flux peut entraîner des pertes de chaleur dans votre logement. Privilégiez l’installation d’une VMC hygroréglable pour maintenir la bonne qualité de l’air intérieur tout en évitant de créer un pont thermique. 

Les aides à la rénovation d’une passoire thermique

Les subventions et aides à la rénovation des passoires thermiques vous permettent de réduire le coût d’investissement de vos travaux de rénovation.

Elles sont généralement soumises à des critères d’éligibilité, notamment le choix d’un professionnel RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) pour la réalisation des travaux d’isolation.

Peut-être êtes vous éligibles à l’une des aides de l’Etat suivantes : 

• Ma Prime Rénov’ remplace le Crédit d’impôt pour la Transition énergétique (CITE) et l’aide Habiter Mieux de l’Anah (Agence Nationale de l’Habitat).
• MaPrimeRénov’ Sérénité de l’Anah est accordée aux ménages les plus précaires.
• L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) vous permet de bénéficier d’un taux d’intérêt 0 pour financer les travaux.
• Un taux de TVA réduit à 5,5 % ou à 10 %.
• Les dispositifs des certificats d’économie d’énergie CEE (primes Coups de pouce) attribués par les fournisseurs d’énergie.

Vous avez toutes les clés en main pour vous lancer dans un projet de rénovation énergétique de votre logement. Ne passez pas un hiver supplémentaire dans votre passoire thermique et contactez des artisans de confiance pour revoir l’isolation de votre maison et en retirer tous les ponts thermiques.