Tout savoir sur l’isolation thermique du bâtiment
Le 1 mai 2024 - Rénovation énergétique
Sommaire
L’isolation thermique d’un bâtiment permet de protéger l’intérieur de l’habitat des températures extérieures. Traditionnellement, on pense plutôt à éviter la déperdition thermique. Mais aujourd’hui, préserver la fraîcheur en été est aussi un enjeu essentiel. Matériaux, techniques, coûts : quelle est la meilleure isolation thermique ? Voici un aperçu des informations utiles pour réussir vos travaux d’isolation thermique.
Qu’est-ce que l’isolation thermique d’un bâtiment ?
L’isolation thermique vise à réduire les pertes de chaleur en hiver et à empêcher l’escalade des températures intérieures en été. Pour éviter l’inconfort et la surconsommation, une solution : faire la chasse aux ponts thermiques.
On les retrouve généralement au niveau des combles, des murs, des sols et des ouvertures, mais aussi des jonctions entre les parois verticales et horizontales, ou encore du passage des canalisations. L’isolation thermique des fenêtres, par exemple, peut limiter de 15 % les pertes de chaleur.
| Déperditions ou infiltrations de chaleur | Élément du bâti |
| 10 % | Sol |
| 15 % | Fenêtres |
| 20 % | Murs Zones de renouvellement d’air Fuites éventuelles |
| 30 % | Toit |
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Isoler son logement : avantage ou obligation ?
En cas d’incident ou de dégradation naturelle, pour une construction ou une remise aux normes, il est parfois nécessaire de (re)faire l’isolation.
Les avantages d’isoler son logement
Plus vous réduisez vos besoins énergétiques, plus vous réduisez le montant de vos factures et les émissions de CO2 de votre logement (chauffage et climatisation). L’isolation thermique représente ainsi :
- un gain de confort ;
- des économies sur vos factures d’énergie ;
- un atout écologique ;
- une plus-value sur votre bien.
Une bonne isolation permet aussi de protéger le logement de l’humidité et des infiltrations d’air, tant pour la préservation des matériaux que pour la santé et le confort des occupants.
| 💡 Bon à savoir : en investissant dans l’isolation thermique de votre logement, vous obtenez des résultats immédiats sur vos factures et votre confort, et ce tout au long de l’année.Le plus ? Bien souvent, isolation thermique et phonique vont de pair ! |
Améliorer le diagnostic thermique d’un logement
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est une première étape fondamentale pour tout projet de rénovation ou de vente. Par exemple, si votre bien se situe dans la tranche supérieure de la catégorie C, il peut être judicieux d’entreprendre des travaux de rénovation thermique avant la vente. En passant de C à B, le prix de vente peut augmenter de 5 à 10 %.
Tous les logements proposés en location doivent respecter le seuil de décence énergétique (450 kWh/m²/an). Par ailleurs, les logements classés G seront interdits à la location dès 2025 (2028 pour la catégorie F, puis 2034 pour la catégorie E).
| 💡 Comment savoir si l’isolation de votre pièce est à refaire ? Sensation de froid malgré le chauffage, ou trop chaud l’étéSensation de fraîcheur lorsque vous passez la main sur le murHumidité (peinture écaillée, papier peint décollé) |
Quelles sont les obligations en matière d’isolation thermique ?
Applicable à tous les logements neufs depuis 2020, la réglementation thermique RT 2020 (ou RE 2020) impose que la production d’énergie d’un bâtiment soit supérieure à sa consommation (par rapport à une dépense énergétique plafonnée à 50 kWhEP/m²/an selon la RT 2012).
Ainsi, pour être conforme à la RT 2020, un logement doit :
- être en mesure de produire suffisamment d’énergie renouvelable ;
- consommer moins de 100 kWh/m²/an d’énergie primaire ;
- consommer moins de 12 kWh/m²/an de chauffage.
Pour économiser le chauffage, l’isolation thermique du bâtiment doit être optimale. Les isolants naturels sont également encouragés, tels que le chanvre, le liège, la laine de mouton ou les fibres de bois.
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Isolation thermique : faire les bons choix
Pour réaliser l’isolation thermique d’un bâtiment, vous devrez prendre en compte, entre autres :
- le prix du matériau ;
- l’épaisseur d’isolant nécessaire (impact sur le prix et l’espace) ;
- les traitements additionnels (inflammabilité, rongeurs, etc.) ;
- l’isolation phonique ;
- les possibilités de pose (panneaux, soufflage, etc.).
Quels sont les principaux matériaux isolants ?
Naturels, minéraux ou synthétiques : voici un aperçu des matériaux pourvus d’une capacité isolante.
| Type | Matériaux | Caractéristiques |
| Naturels | Ouate de cellulose Laine ou fibres de bois Laine de mouton Laine de chanvre ou de linLiège | De nombreux isolants biosourcés, inflammables ou sensibles à l’humidité, nécessitent un traitement complémentaire. Ce n’est pas le cas de l’ouate de cellulose et la laine de chanvre. Particulièrement délicate, la laine de mouton doit être traitée ou mélangée à des fibres synthétiques pour lutter contre l’humidité et les parasites. Le liège expansé est imputrescible et fournit une excellente isolation phonique. |
| Minéraux | Laine de verre Laine de roche Vermiculite Perlite | La laine de verre et la laine de roche sont incombustibles, légères et faciles à mettre en place. |
| Synthétiques | Polystyrène Polyuréthane Mousse phénolique | Les isolants synthétiques présentent une résistance mécanique élevée, mais sont moins performants en termes d’isolation phonique. En cas d’incendie, le polystyrène dégage des fumées nocives. |
| Thermoréflecteurs | Composés de plusieurs couches d’aluminium alternées avec du feutre, de l’ouate ou de la mousse pour obtenir un isolant thermique très mince. | Idéal pour les petits espaces. |
| Nouvelle génération | Brique monomurPanneaux d’isolants sous vide (PIV) | Seule, la brique monomur n’est que faiblement isolante : choisissez plutôt des briques à isolation intégrée. Les PIV, ultraminces, sont aussi des isolants thermiques particulièrement performants. |
Quelle technique d’isolation pour quelle pièce ?
Isolation thermique de la toiture, isolation des combles, etc : selon la configuration, les artisans choisiront des panneaux, des rouleaux, des flocons à souffler… Sachez aussi que l’isolant devra être plus épais dans les combles que sur les murs intérieurs, par exemple.
| Élément à isoler | Solution possible | Autre possibilité |
| FenêtresOuvertures vitrées | Pose d’un double vitrage performant | Pose d’un encadrement isolant |
| Murs | Isolation thermique par l’intérieur (ITI) : panneaux isolants recouverts de placoplâtre, ou projection si difficile d’accès. | Isolation thermique par l’extérieur (ITE) : fixation de l’isolant sur la façade, ensuite recouvert de lames ou d’un enduit ;fixation de panneaux (isolant et parement) sur le mur extérieur. |
| Plancher bas | Sur terre-plein : installation d’un plancher à entrevous, d’une dalle simple ou d’un double dallage désolidarisé, ou encore d’une isolation périphérique. | Sur vide sanitaire : installation d’une dalle flottante ou simple, ou d’un plancher en béton sous le sol de l’habitation et au-dessus du vide sanitaire. |
| Sous-sol non chauffé (garage, cave) | Installation de plaques d’isolant au plafond du sous-sol. | En cours de construction, on pose l’isolant directement sur le plancher bas. |
| Plafond | Plafond suspendu ou faux-plafond : insertion d’un isolant dans l’espace vide, ou collage de plusieurs couches d’isolants épais. | Plafond collé ou tendu : application d’une couche d’isolant mince, recouverte par un revêtement ornemental ou une couche de PVC thermo-extensible. |
| Toiture | Combles perdus : panneaux, rouleaux ou soufflage sur le plancher des combles. | Combles aménagés : par l’intérieur : injection dans les rampants ou installation de rouleaux/panneaux semi-rigides ;par l’extérieur : sarking, pose de panneaux isolants sur la charpente, ou installation de caissons chevronnés autoporteurs. |
| Toiture-terrasse | Installation d’un support sur la structure, qui sera recouvert d’une couche d’étanchéité et d’un isolant. | Toit végétalisé : pose d’une large épaisseur de terre sur un support recouvert par deux couches isolantes. |
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Quel est le coût moyen de l’isolation thermique ?
Pour réaliser l’isolation thermique d’un bâtiment, il faut compter le prix des fournitures et de la main-d’œuvre. Sous certaines conditions, vous pouvez bénéficier d’aides permettant d’alléger cet investissement.
Coût de l’isolant et de l’opération
Si le prix au m² varie en fonction du matériau, cela ne suffit pas pour estimer votre budget. Il faut aussi prendre en compte l’épaisseur nécessaire. Par exemple :
- La paille est l’isolant le moins cher au m², malgré l’épaisseur nécessaire (32,5 cm au lieu de 12 à 22 cm pour la plupart des isolants).
- La laine de verre présente un rapport performance/prix intéressant : entre 10 et 13 € au m² pour une épaisseur d’une vingtaine de centimètres.
- L’ouate de cellulose présente un rapport qualité prix intéressant pour des performances plus élevées que la laine de verre (notamment en été). Avec une épaisseur de 20 cm minimum, comptez environ 35 € par m² de surface couverte.
La complexité de l’opération va également définir le prix. Le soufflage est une méthode rapide et économique (entre 30 et 50 € le m²). D’une manière générale, les opérations réalisées par l’intérieur (isolation thermique des murs ou autre) sont moins coûteuses que celles réalisées par l’extérieur : environ 80 € pour une ITI contre 170 € en moyenne pour une ITE.
Les aides financières disponibles
Généralement, des aides peuvent être octroyées si la rénovation permet d’atteindre une certaine performance énergétique. Selon votre situation, vous pourrez bénéficier de :
- la TVA à taux réduit (5,5 %) pour les travaux d’isolation thermique réalisés par un expert en isolation thermique ;
- la prime Effy auprès des fournisseurs d’énergie, selon la nature des travaux, la zone climatique, le chauffage utilisé et la surface ;
- MaPrimeRénov’ ou MaPrimeRénov’ Sérénité, selon vos revenus et le type de travaux réalisés ;
- l’éco-prêt à taux zéro, jusqu’à 30 000 € d’emprunt sur 20 ans maximum ;
- certaines aides locales (régions, communes, caisses de retraite, etc.).
