Isolation phonique : tout savoir pour isoler son logement

Le 31 décembre 2023 - Les notions du bâtiment

L’isolation phonique est essentielle pour profiter d’un cadre de vie paisible et confortable. Vous souhaitez venir à bout des bruits extérieurs de circulation ? Vous en avez assez d’entendre la machine à laver du voisin ? Bonne nouvelle, il existe des solutions pour améliorer le confort acoustique de son logement. On fait le point sur les principes, la réglementation, ainsi que les différentes techniques et matériaux pour isoler phoniquement une pièce de la maison.

Qu’est-ce que l’isolation phonique ?

L’importance d’effectuer une bonne isolation phonique

L’isolation phonique, ou acoustique, consiste à réduire les sons qui se propagent entre deux espaces, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du logement. Elle permet donc de limiter les nuisances sonores provenant de sources diverses, telles que :

  • les bruits aériens intérieurs ou extérieurs qui passent par les murs, les fenêtres ou par les interstices parasites comme les fissures, les défauts d’isolation, ou les gaines techniques (circulation, voisins, équipements, etc.).
  • les bruits d’impact ou bruits de structure, appelés « solidiens », qui ont pour origine une vibration ou un choc (bruits de pas, objets qui tombe, pieds de chaises, pluie sur le toit, etc.) ;
  • les bruits d’équipements comme les bruits d’une chaudière, d’une ventilation mécanique, d’un ascenseur, de volets, etc.
Bon à savoir : les bruits aériens sont traités au niveau horizontal (sols, plafonds) et vertical (murs). En revanche, les bruits d’impacts sont traités seulement au niveau horizontal.

Fonctionnement de l’isolation phonique   

Le principe de l’isolation phonique repose sur la mise en place de matériaux absorbants ou réfléchissants, qui vont atténuer ou dévier les ondes sonores. Pour rappel, le son a besoin d’air pour être transmis. Il s’agit donc de disposer d’une paroi « lourde » (qui ne vibre pas) et étanche à l’air (sans air, pas de son !). À noter qu’il existe deux types d’isolation phonique :

  • L’isolation phonique par absorption, qui consiste à utiliser des matériaux souples et poreux, comme la laine de verre, la laine de roche, le liège, etc. Ces matériaux vont absorber une partie des ondes sonores, on parle d’effet ressort.
  • L’isolation phonique par réflexion, qui consiste à utiliser l’inertie du matériau, à savoir la masse, pour réfléchir les sons. Il s’agit de matériaux denses comme le béton, le plâtre, le bois, etc. Plus le matériau est dense et rigide, plus le son est réfléchi.
Bon à savoir : les performances acoustiques d’un matériau isolant phoniquement sont exprimées en décibels (dB).

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Isolation phonique, quels avantages ?

Isoler phoniquement son habitat des désagréments sonores présente de nombreux avantages, parmi lesquels :

  • un environnement plus sain et un meilleur confort de vie, plus calme, à l’abri de la pollution sonore (réduction du stress, de la fatigue, des troubles du sommeil, etc.) ;
  • une meilleure isolation thermique et des économies d’énergies ;
  • une valorisation du bien qui bénéficie d’un cadre de vie plus agréable et se vend mieux grâce à cette enveloppe renforcée.

Réglementation de l’isolation phonique

L’isolation phonique est encadrée par une réglementation acoustique, qui fixe des exigences minimales de performance en matière de protection contre le bruit. Cette réglementation s’applique :

✔️ aux logements neufs ;
✔️ aux logements existants faisant l’objet de travaux importants ;
✔️ aux logements situés dans des zones exposées au bruit.

En pratique, la Nouvelle réglementation acoustique (NRA) s’impose aux logements construits à partir de 1996. Il s’inspire du label Qualitel confort acoustique. Les logements concernés doivent respecter les niveaux sonores suivants, exprimés en décibels (dB) :

  • pour les bruits aériens extérieurs, le niveau sonore ne doit pas dépasser 30 dB dans les pièces principales (salon, chambres) et 35 db dans les pièces de service (cuisine, WC, salle de bain) ;   
  • pour les bruits intérieurs, le niveau sonore doit être situé entre 53 db et 58 db selon la nature des pièces (principales comme le salon ou les chambres ou pièces de service comme la cuisine) ;
  • pour les bruits d’impact, le maximum est de 58 db.

Pour respecter ces exigences, il est nécessaire de réaliser une isolation phonique adaptée à chaque source de bruit et à chaque type de paroi.

Bon à savoir : des aides financières à l’isolation phonique sont possibles sous certaines conditions. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter l’Agence nationale pour l’information sur le logement (ANIL).
isolation acoustique

Comment isoler phoniquement une pièce de la maison ?

Pour procéder à l’isolation phonique de son logement, il convient de prendre en compte différents éléments comme :

  • la surface à traiter ;
  • le type de bruit à atténuer ;
  • et le budget disponible.

Il existe différentes techniques et solutions d’insonorisation selon la surface, que nous allons détailler ci-dessous.

Isolation phonique du sol

Pour remédier aux bruits d’impact qui proviennent du sol, deux options sont possibles :

  • la pose d’un revêtement de sol souple (linoléum, parquet flottant, moquette, etc.) qui va permettre d’amortir les nuisances sonores d’impact et les vibrations des sons dans la pièce ;
  • la pose d’un isolant sous le revêtement (liège, mousse, feutre, etc.) qui crée une couche intermédiaire utile pour absorber une partie des bruits d’impact.

Isolation phonique du plafond

Pour se protéger de nuisances sonores qui viennent de l’étage, il faut isoler phoniquement le plafond. Pour cela, vous avez le choix entre deux techniques :

  • la pose d’un faux plafond suspendu, dans lequel on vient insérer un isolant, tel que de la laine de verre, de la laine de roche, du polystyrène, etc.
  • la pose d’un sous-plafond collé qui consiste à coller une plaque directement au plafond existant.

A lire également : Comment rénover un plafond ? Conseils et étapes

Isolation phonique des murs

Les murs sont sources de transmission des bruits extérieurs aériens et des bruits solidiens. Effectuer une isolation acoustique des murs est donc souvent indispensable. Pour cela, vous pouvez choisir :

  • la pose d’un doublage acoustique, qui consiste à fixer sur le mur existant des panneaux sur ossature (métallique ou bois) qui intègrent un isolant phonique (laine de verre, laine de roche, liège, mousse isolante phonique, etc.) ;
  • la pose d’un panneau isolation phonique mince, ou contre cloison, qui consiste à coller sur le mur existant une cloison composée d’une feuille de matériau réfléchissant (aluminium, polyester, polyéthylène, etc.).   

Isolation acoustique des fenêtres

Enfin, l’isolation phonique des ouvertures (portes et fenêtres) donnant sur l’extérieur doit également être prise en compte. Deux options peuvent être envisagées pour bien isoler ses fenêtres et portes : 

  • le remplacement du simple vitrage par des fenêtres à double ou triple vitrage, qui offrent une meilleure performance acoustique
  • l’installation d’une porte sans vitre et la pose de joints d’étanchéité (en caoutchouc, en silicone, en mousse, etc.) qui vont empêcher les fuites d’air les murs et atténuer la transmission des bruits extérieurs.

Quels sont les meilleurs isolants phoniques ?

Il n’existe pas de meilleur isolant phonique. Le choix du matériau dépend là encore du type de nuisance sonore ainsi que de la surface à isoler, entre autres. Toutefois, on peut distinguer trois grandes catégories d’isolants phoniques :

  • les matériaux isolants phoniques naturels d’origine végétale ou animale, comme le chanvre, le lin, la fibre de coco, le liège, la laine de mouton, le coton, etc. ;
  • les isolants phoniques synthétiques, bon marché, mais souvent polluants comme le polystyrène expansé, le polyuréthane et le polystyrène extrudé ;
  • les matières minérales, également utilisées en isolation thermique comme la laine de verre, la laine de roche, etc.  
Bon à savoir : en faisant appel à un artisan qualifié, vous pourrez bénéficier d’un diagnostic acoustique et de conseils adaptés pour bien isoler phoniquement votre logement.

A lire également : Quel est le meilleur isolant thermique ? Comparatif

Combien coûte des travaux d’isolation phonique ?

Le coût des travaux d’isolation phonique se situe entre 30 et 40 € le mètre carré. Ce prix dépend bien entendu de la technique utilisée et de l’isolant choisit. De manière générale, plus l’opération d’isolation phonique demande du temps et plus le prix grimpe.

Voici un tableau indiquant quelques fourchettes de prix pour l’isolation phonique d’une pièce de 10 m² (en moyenne) :

Type d’isolation phonique  Prix moyen constaté
Isolation phonique du solde 20 à 50 €/m² 
Isolation phonique des murs  de 30 à 70 €/m²
Isolation phonique du plafondde 40 à 80 €/m²
Isolation phonique des fenêtresde 200 à 500 € par fenêtre
Prix donnés à titre indicatif, issus de moyennes de prix de divers sites internet d’isolation acoustique.  

Evidemment, ces prix peuvent varier selon les professionnels, les régions et la qualité des matériaux. Pour profiter du meilleur rapport qualité-prix, il est recommandé de solliciter plusieurs devis et de les comparer.

Conclusion

Comme vous l’aurez compris, les travaux d’isolation phonique sont souvent un investissement rentables. Non seulement ils permettent de gagner en confort de vie, mais ils augmentent également la valeur de son logement. Pour évaluer les solutions d’isolation acoustique à mettre en œuvre, il est fortement conseillé de faire appel à un acousticien qualifié. Ce spécialiste saura trouver la meilleure option qui vous assure une bonne performance phonique en plus de maximiser votre isolation.

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