Comment fonctionne une habitation autonome ou autosuffisante ?

Le 31 mai 2024 - Le lexique du bâtiment

Face à l’augmentation des coûts de l’énergie, de nombreux ménages s’intéressent à la maison autonome, un type de logement novateur qui produit lui-même ses besoins en eau, électricité et chauffage. Mais qu’entend-on exactement par maison autonome, dite aussi autosuffisante ? Comment fonctionne-t-elle ? Quels en sont les avantages et les inconvénients ? Et surtout, comment la construire  ? Zoom sur le principe de l’autosuffisance énergétique. 

Qu’est-ce qu’une maison autonome ?

Une maison autonome, également appelée maison autosuffisante, est, comme son nom l’indique, un logement conçu pour être autonome en énergie. Autrement dit, la maison produit et subvient à tous ses besoins en énergie :

  • électricité pour faire fonctionner l’éclairage et les appareils électriques  ; 
  • chauffage et la production d’eau chaude sanitaire (ECS) 
  • eau potable pour se laver.

Grâce aux différentes sources d’énergies renouvelables, ce type d’habitation n’a plus besoin des réseaux publics d’électricité, de gaz ou d’eau pour l’approvisionnement en énergie.

💡 Quelle différence avec une maison passive  ? Si elles visent toutes deux à réduire l’empreinte écologique des habitations, il convient de distinguer la maison autonome de la maison passive. Si la maison autonome produit elle-même son énergie, la maison passive, elle, est conçue pour se passer d’un système de chauffage. Pour cela, elle s’appuie sur différentes méthodes : l’isolation thermique pour maintenir une température confortable en toute saison , la ventilation et l’orientation de la maison au sud pour profiter au maximum des rayons du soleil.

Comment fonctionne une habitation autonome ?

Pour atteindre cette autonomie énergétique, un logement autonome se sert des énergies renouvelables. Il s’agit notamment de :

  • l’énergie solaire alimentée par le soleil ;
  • l’énergie hydraulique qui se sert des chutes d’eau, des marées, etc. ;
  • l’énergie éolienne par le vent ;
  • la biomasse alimentée par le bois ou les déchets ;
  • la géothermie qui exploite la chaleur de la terre.

Une maison autonome utilise diverses technologies éco-responsables afin d’exploiter ces énergies renouvelables. Cela inclut les éoliennes, les panneaux solaires ou les installations hydroélectriques. L’électricité est ensuite utilisée pour alimenter les appareils électriques de la maison.

À noter que certains systèmes de production d’énergie verte intègrent également des dispositifs de gestion intelligente afin d’optimiser les ressources disponibles.

💡 Qui contacter pour construire une maison autonome  ? Même si les constructeurs de maison autonome se développent, ils sont encore rares sur le marché. Aussi, pour construire une maison autonome, vous pouvez faire appel à des professionnels spécialisés dans l’éco-construction et les énergies renouvelables. Ces experts vous guident pour réaliser votre projet d’indépendance énergétique en tenant compte de vos besoins spécifiques et des contraintes techniques. 

Avantages/inconvénients d’une maison autosuffisante

Avantages d’une maison autonome

Les avantages d’une maison autonome sont nombreux :

  • diminuer ses dépenses énergétiques, plus de facture d’électricité à payer ; 
  • gagner en indépendance vis-à-vis des fournisseurs d’énergie et réseaux d’électricité, de gaz ou d’eau ; 
  • contribuer à protéger la planète en limitant votre empreinte environnementale ;
  • valoriser son habitation, l’installation d’équipement de production d’énergie renouvelable confère une plus-value à votre bien lors de la revente (amélioration de l’étiquette énergétique du DPE) ;
  • profiter d’une source d’énergie propre, gratuite et renouvelable.

Inconvénients d’une maison autonome

Il convient toutefois de relever les quelques inconvénients liés à la construction d’une maison autonome :

  • un investissement important en ce qui concerne par exemple l’isolation ou les installations photovoltaïques notamment ;
  • un projet relativement complexe à mettre en œuvre ;
  • un entretien et un contrôle régulier des équipements ;
  • une certaine expertise technique ;
  • une efficacité limitée et variable selon la zone géographique et les conditions climatiques.
💡 Bon à savoir : avant de se lancer dans la construction d’une maison autonome, il est essentiel de réaliser une étude de rentabilité.

Comment rendre une habitation autonome en énergie ?

Une habitation autonome en énergie nécessite plusieurs installations performantes afin d’assurer une production en énergie suffisante.

Pour la production d’électricité

Les panneaux solaires photovoltaïques sont des équipements indispensables pour permettre l’autonomie électrique. Une fois installés, ils permettent de fournir l’électricité nécessaire à vos besoins (éclairage et appareils électriques).

Par ailleurs, pour rendre sa maison autonome en électricité, il est possible de se tourner vers d’autres solutions comme

  • les éoliennes domestiques qui nécessitent d’être suffisamment exposée au vent ;
  • la turbine hydroélectrique qui utilise l’eau pour produire de l’électricité   

Pour la production de chauffage

Il existe différents dispositifs de production de chauffage qui utilisent l’énergie renouvelable pour chauffer votre maison autonome :

  • chaudière biomasse qui utilise un combustible renouvelable organique comme le bois ou pellet ;
  • un poêle à bois ou à granulés ;
  • pompe à chaleur ou PAC (air/eau, hybride, eau/eau ou géothermique, etc.)  qui capte les calories présentent dans l’eau, l’air ou le sol et restitue la chaleur via des émetteurs (radiateurs, plancher chauffant) ;
  • système solaire combinée qui conjugue l’utilisation des panneaux solaires thermiques et d’un ballon de stockage.

Pour l’accès à l’eau potable

Pour permettre l’approvisionnement en eau potable, plusieurs solutions peuvent être mises en place dans une maison autonome :

  • récupérer les eaux de pluie pour collecter et stocker l’eau issue des précipitations ;
  • utiliser un dispositif de prélèvement issu de puits ou forages pour accéder à une source d’eau souterraine.

Attention, les prélèvements en eau à des fins d’usage domestique sont soumis à une déclaration préalable auprès de la mairie (article L.1321-7 du code de la santé publique). Pour obtenir cette autorisation préfectorale, il convient de remplir le formulaire Cerfa 13837*03. 

💡 Bon à savoir : pour être assimilé à un usage domestique, le prélèvement d’eau annuel doit être inférieur ou égal à 1 000 m3.

Quels matériaux pour construire une maison autosuffisante ?

Outre l’installation de dispositifs conçus pour exploiter les énergies renouvelables, la maison autonome repose sur l’utilisation de matériaux de construction spécifiques. Ces derniers doivent présenter l’avantage d’être moins énergivore et de contribuer à une meilleure isolation thermique et phonique.

Parmi ces matériaux de construction écologiques performants, on peut notamment relever :

  • le bois ;
  • la brique en terre cuite ;
  • le béton cellulaire ;
  • d’autres matériaux écologiques comme chanvre, la ouate de cellulose, le lin, liège ou la paille.

Ces matériaux durables permettent d’optimiser les besoins énergétiques et de garantir un meilleur confort thermique en limitant les déperditions de chaleur. 

💡 Bon à savoir : si l’isolation et l’étanchéité à l’air sont primordiales pour lutter contre les pertes de chaleur, il est néanmoins essentiel d’assurer une ventilation efficace. C’est pourquoi l’installation d’une VMC de type double-flux est préconisée pour les maisons autonomes. Ce système de ventilation permet de renouveler l’air intérieur et de maintenir un taux d’humidité optimal à l’intérieur de votre domicile.  

Quel est le prix moyen d’une maison autonome ?

Le prix moyen d’une maison autonome se situe entre 150 000 € et 300 000 € pour une surface de 150 m2. En règle générale, il faut compter un budget entre 1000 € et 2500 € le mètre carré. 

À noter que les écarts de tarifs d’une maison en autosuffisance dépendent de nombreux facteurs, tels que :

  • la surface de la maison et les contraintes techniques liées à sa configuration ;
  • les matériaux utilisés ;
  • les équipements installés ;
  • la situation géographique ;
  • le prix des professionnels.

Si le coût initial peut être plus élevé qu’une maison classique, il faut garder à l’esprit que les économies réalisées peuvent largement compenser cet investissement.

D’autant plus qu’investir dans les énergies renouvelables et les matériaux écologiques est une démarche encouragée par l’État. Différentes aides financières ont ainsi été mises en place pour accélérer la rénovation énergétique des bâtiments. À cet effet, si vous transformez votre logement en maison autonome, vous pouvez profiter de certaines primes pour : 

  • les travaux d’isolation et d’installation de système de ventilation performant ;
  • changement d’équipement pour des appareils de production d’énergie ou d’eau chaude sanitaire qui utilisent une énergie renouvelable (équipements solaires hybrides, chauffe-eau solaire, chauffe-eau thermodynamique, chauffage solaire, pompe à chaleur, etc.).

A lire également : 7 aides pour financer vos travaux de rénovation en 2024

En résumé

Pouvoir profiter d’une maison autonome constitue une véritable avancée vers l’indépendance énergétique. Au-delà d’utiliser des sources d’énergies renouvelables et des matériaux de construction propres et performants, cela passe aussi par la maîtrise de ces besoins. Pour vous accompagner dans ce projet d’habitat autonome, il est primordial de s’entourer de professionnels. Vous pourrez ainsi bénéficier des meilleurs conseils pour concrétiser la construction de votre maison saine et écologique, autonome et adaptée à votre budget.

Simplifiez votre gestion d’entreprise du bâtiment avec Obat
Découvrez les fonctionnalités du logiciel