Remontée capillaire dans le sol et les murs : que faire ?

Des auréoles en bas des murs ? Des enduits qui cloquent ? Du salpêtre ? Vous êtes sans doute face à une remontée capillaire. Cet excès d’humidité qui remonte par capillarité dans les murs et les sols abîme les matériaux, altère la qualité de l’air intérieur et peut coûter cher si l’on tarde à agir. Avant toute intervention, un diagnostic s’impose. Il permet d’identifier la cause exacte de l’humidité et d’éviter des travaux inadaptés qui aggraveraient le problème. On fait le point !

Que sont les remontées capillaires et comment les identifier ?

Avant toute chose, il faut s’assurer qu’il s’agit bien de remontée capillaire et non d’un autre désordre (condensation, infiltration ponctuelle, fuite). Voici quelques repères clairs pour identifier ce phénomène et reconnaître ses manifestations.

Définition et principe physique

La remontée capillaire (aussi appelée « humidité tellurique ») fait référence à l’eau qui migre vers les murs ou les sols par effet de capillarité. Cette humidité tient surtout à deux facteurs :

• la présence d’eau sous le logement (nappe élevée, sol saturé) ;
• la porosité des matériaux (brique, pierre, béton) qui se comportent comme une « éponge », et laissent l’eau grimper, jusqu’à parfois plus de 2 mètres de hauteur.

Comment reconnaître une remontée capillaire ?

Généralement, une infiltration capillaire se manifeste prioritairement sur les parties basses (soubassements, rez-de-chaussée). Les signes les plus fréquents sont :

• des traces d’humidité persistantes en bas des murs ;
• des enduits qui cloquent ou se décollent ;
• des dépôts blanchâtres de salpêtre (efflorescences) ;
• des plinthes, revêtements et planchers bas altérés ;
• une sensation d’air humide et des odeurs de moisissure.

💡 Quelle différence avec des infiltrations et fuites ? Contrairement à une infiltration d’eau qui pénètre horizontalement par les parois ou une fuite localisée, la remontée capillaire progresse de bas en haut et touche les parties basses des murs.

A lire également : Fuite par la toiture : que faire en cas d’infiltration ?

Les causes principales d’une remontée capillaire dans le sol et mur

L’origine des remontées capillaires est souvent liée au terrain et à la conception du bâti.

Nature du sol et humidité permanente

Les sols argileux ou les nappes phréatiques proches maintiennent une humidité constante au pied des fondations. L’eau et les sels dissous migrent alors dans les matériaux poreux, dégradant plinthes et enduits et, parfois, les planchers bas (remontée capillaire sol).

Absence ou vieillissement des coupures capillaires

Le bâti ancien est souvent dépourvu de barrière d’étanchéité (coupure capillaire) entre sol et maçonnerie. Les remontées apparaissent alors au pied des murs, surtout si le drainage existant est défaillant.  

Défauts d’entretien et ventilation insuffisante

Des gouttières mal nettoyées ou des enduits trop étanches aggravent la situation. Deux principes guident l’intervention :

• traiter l’apport d’eau avant toute reprise ;
• laisser respirer la base du bâtiment (matériaux et finitions perméables à la vapeur).

Par ailleurs, une ventilation efficace (naturelle ou mécanique) participe à évacuer l’humidité intérieure et à éviter d’enfermer l’eau dans les parois après travaux.

A lire également : Maison humide : que faire ? Causes et solutions

Pourquoi est-il important de traiter les remontées capillaires ?

Ignorer une remontée capillaire, c’est laisser l’humidité agir dans la durée : le bâti se détériore, l’air intérieur se dégrade et les occupants s’exposent à des risques sanitaires.

Dégradations du bâti

L’eau qui remonte véhicule des sels dissous. En séchant, ces sels cristallisent et provoquent des efflorescences, mais aussi nombre d’autres dégradations : 

• désagrégation des enduits et peintures ;
• décollement des papiers peints ;
• altérations des pierres et des maçonneries ;
• pourrissement du bois ;
• corrosion des métaux.  

Impact sur la qualité de l’air intérieur

Une humidité persistante favorise le développement de moisissures et de champignons qui nuisent à la qualité de l’air intérieur. À la clé : odeurs, taches, confort diminué, mais aussi risque accru pour la santé des occupants. 

Conséquences financières et réglementaires

Plus on attend, plus les travaux de remise en état s’alourdissent. Par ailleurs, en cas d’insalubrité avérée, les autorités peuvent imposer des travaux et engager la responsabilité du propriétaire.

A lire également : Fenêtres humides et moisissures : que faire pour assainir ?

Solutions et traitement d’une remontée capillaire

Mais alors, que faire en cas de remontées capillaires ? Selon la source et l’environnement, il existe différentes façons de venir à bout de cette humidité.    

Assainissement et ventilation

La ventilation (naturelle ou mécanique avec une VMC) et l’aération régulière améliorent la qualité de l’air intérieur et limitent les moisissures. Elles ne règlent pas la capillarité d’un mur, mais accompagnent les travaux et le séchage des supports.  

Drainage périphérique

Le drainage consiste à ouvrir une tranchée drainante au pied des fondations pour capter et évacuer l’eau au contact du mur. En réduisant la stagnation au niveau des soubassements, on limite les infiltrations et, par ricochet, les remontées capillaires dans les murs intérieurs.

La solution est durable, mais exige un accès libre tout autour du bâtiment. Elle convient donc mal aux maisons mitoyennes. Côté budget, comptez entre 150 et 350 € par mètre linéaire, selon la profondeur, la configuration du terrain et les reprises nécessaires.

Le cuvelage

Le cuvelage crée une coque étanche sur les parois d’un local enterré (murs, parfois sol). Il s’impose lorsque le drainage est insuffisant ou déconseillé.

Réalisé le plus souvent en mortier hydrofuge, le cuvelage est conçu pour résister aux pressions hydrostatiques. Son coût se situe en moyenne entre 100 et 400 euros par mètre linéaire.

Injection de résine hydrofuge

Procédé courant, l’injection hydrophobe consiste à percer la base des murs puis à y injecter un produit (résine/mortier hydrofuge) pour former une barrière dans l’épaisseur de la maçonnerie. L’efficacité est rapide, mais dépend étroitement du diagnostic et de la mise en œuvre.

Côté budget, comptez entre 40 et 150 €/ml selon la nature du produit, l’état et l’épaisseur des murs ainsi que les contraintes de chantier. La durabilité annoncée est généralement de l’ordre d’une dizaine d’années.

L’assèchement par électro-osmose

Cette technique applique un faible courant via des électrodes posées sur un mur non enterré afin d’inverser le flux d’eau et renvoyer l’humidité vers le sol.

Adapté aux remontées capillaires de faible ampleur, il donne généralement des résultats au bout d’environ deux mois. Pour une centrale d’assèchement de capacité moyenne (mur d’environ 15 m de long et 50 cm d’épaisseur), comptez de 500 à 2 500 €.

A lire également : Recherche de fuite d’eau : causes possibles et solutions

Tableau récapitulatif du budget à prévoir pour un traitement de remontée capillaire

Pour vous aider, voici un tableau des tarifs indicatifs pour traiter des problèmes de remontées capillaires de vos murs et sols :

Type de traitement	Prix de traitement des remontées capillaires
Ventilation et assainissement	de 500 et 3 500 € (selon équipements)
Drainage périphérique	de 150 à 350 €/ml
Cuvelage	de 100 à 400 €/ml
Injection de résine hydrofuge	de 40 à 150 €/ml
Assèchement par électro-osmose	de 500 à 2 500 €.

A lire également : Dégât des eaux : comment réagir et le déclarer ?

Questions fréquentes sur la remontée capillaire (FAQ)

Comment se débarrasser des remontées capillaires ?

Les solutions contre les remontées capillaires vont du drainage périphérique à l’injection de résine hydrofuge dans les murs. Une bonne ventilation permet de compléter le traitement.

Quels sont les signes d’une remontée capillaire ?

Traces d’humidité en bas des murs, enduits cloqués, plinthes abîmées et odeurs de moisissure sont les principaux symptômes d’une remontée capillaire. La présence de salpêtre et d’efflorescences doit également vous alerter.

Combien coûte le traitement des remontées capillaires ?

Selon la méthode de traitement des remontées capillaires, le tarif moyen varie entre 100 €/ml (injection de résine) et 300 €/ml (drainage).

---

En résumé

Les remontées capillaires dans une maison sont un problème sérieux à ne pas prendre à la légère. En dehors des effets néfastes sur la santé, une humidité qui remonte du sol fragilise votre bâti et peut nuire à la structure même de votre logement. C’est pourquoi mieux vaut ne pas tarder et agir avec des solutions adaptées. Pour un traitement efficace et durable, le recours à un professionnel reste la meilleure garantie.