Article mis à jour le 2 décembre 2025
La réglementation
Par L'équipe de rédaction
Quelle est la réglementation pour des travaux en copropriété ?
Sommaire
Réaliser des travaux dans un immeuble en copropriété ne se décide pas au hasard. Certaines interventions exigent l’accord de l’ensemble des copropriétaires, d’autres non. Avant de contacter des artisans, mieux vaut bien vérifier la réglementation et distinguer ce qui relève de votre logement et ce qui touche aux parties communes.
Certains travaux intérieurs peuvent être réalisés librement s’ils n’affectent pas les parties communes.
Toute intervention concernant la façade, les murs porteurs ou les canalisations communes doit être votée en assemblée générale.
Le règlement de copropriété fixe les limites entre parties communes et privatives.
En cas de travaux sans autorisation, la copropriété peut exiger la remise en état ou engager une action en justice.
Travaux en copropriété : ce qu’il faut savoir avant de se lancer
Avant d’entreprendre des travaux dans un immeuble collectif, il est important de bien comprendre comment fonctionne une copropriété et quelles règles encadrent les projets.
Le rôle de la copropriété
Une copropriété réunit plusieurs propriétaires au sein d’un même immeuble. Son rôle : assurer la bonne gestion de l’immeuble et le respect du cadre de vie collectif.
Chaque copropriétaire possède :
- sa partie privative, c’est-à-dire son logement ;
- une quote-part des parties communes : toiture, murs porteurs, escaliers, cour, réseaux de plomberie ou d’électricité.
Quant au syndic, il est chargé d’appliquer les décisions de l’assemblée générale et de veiller au respect du règlement de copropriété.
Un doute sur un projet de travaux dans un appartement en copropriété ? Le règlement de copropriété est votre meilleur allié.
Différence entre parties privatives et parties communes
Avant toute demande, il faut identifier l’endroit où les travaux en copropriété ont lieu :
- Les parties privatives sont l’intérieur de votre logement : murs non porteurs, sols, plafonds, cloisons, sanitaires, cuisine, revêtements.
- Les parties communes concernent la structure et les équipements collectifs : locaux des services communs, cours, voies d’accès, parcs et jardins, couloirs, murs porteurs, toiture, façades, canalisations principales ou gaines techniques.
A lire également : Qu’est-ce qu’un syndicat de copropriété et à quoi sert-il ?
Quels travaux nécessitent l’accord de la copropriété ?
Les travaux qui touchent à la structure ou modifient l’aspect de l’immeuble doivent être votés en assemblée générale de copropriété.
Exemples de travaux privatifs soumis à autorisation
Même s’ils concernent votre logement, certains travaux de copropriété affectant les parties privatives exigent un vote :
- abattre un mur porteur ou créer une ouverture ;
- changer les fenêtres ou les volets visibles de l’extérieur ;
- installer une climatisation ou une hotte à extraction en façade ;
- raccorder des équipements au réseau collectif (eau, gaz, chauffage collectif) ;
- changer la destination d’un local (une cave transformée en logement, par exemple).
Seul le vote en assemblée générale permet de valider des travaux collectifs affectant les parties communes.
Travaux collectifs décidés en assemblée générale
Certains travaux sont à l’initiative du syndicat des copropriétaires :
- entretien et rénovation des parties communes (ravalement de façade, toiture, ascenseur, couloirs) ;
- travaux d’économies d’énergie (isolation, ventilation, changement de chaudière collective) ;
- travaux d’amélioration et de confort (accès aux personnes à mobilité réduite, pose de bornes électriques, d’un local vélo, etc.).
Ces interventions peuvent être financées via le fonds de travaux copropriété, alimenté chaque année par les copropriétaires et destiné à anticiper les rénovations importantes.
Plus un projet a un impact sur la structure ou l’esthétique de l’immeuble, plus il a de chances d’exiger un vote à la majorité des copropriétaires (selon les articles 24, 25 et 26 de la loi du 10 juillet 1965).
A lire également : Tout savoir sur le changement de destination
Quels travaux ne nécessitent pas l’accord de la copropriété ?
Les travaux purement intérieurs sont généralement libres. Vous pouvez par exemple :
- repeindre l’ensemble de votre logement :
- poser un nouveau sol ;
- rénover une cuisine ;
- remplacer des équipements sans modifier les réseaux ;
- aménager un dressing ou une salle d’eau sans toucher aux canalisations communes.
⚠️ Attention : même libres, ces travaux doivent respecter les normes électriques et acoustiques, ainsi que les règles de bon voisinage.
A lire également : Comment rénover une vieille cuisine sans tout refaire ? Le guide
Travaux soumis à autorisation : démarches et étapes
Pour les travaux nécessitant un accord, il faut respecter plusieurs étapes.
1. Constituer un dossier complet
Un bon dossier doit décrire précisément le projet : plans, croquis, photos, devis, matériaux envisagés. Plus le contenu est clair, plus les copropriétaires peuvent se projeter.
Joindre un avis technique (architecte, artisan spécialisé) facilite la compréhension du projet et peut augmenter les chances d’obtenir un vote favorable.
2. Envoyer la demande au syndic
Le courrier doit être envoyé au moins trois semaines avant la date d’envoi des convocations à l’assemblée générale.
3. Faire voter les travaux en copropriété
Le vote dépend du type de travaux :
- pour les travaux d’entretien, la décision est adoptée à la majorité simple (majorité de l’article 24) ;
- pour les travaux d’amélioration ou de transformation mineure, la majorité absolue (majorité de l’article 25) ;
- pour les modifications importantes du règlement ou de la structure, une double majorité (majorité de l’article 26).
4. Attendre la notification officielle
Les travaux en copropriété ne peuvent commencer qu’après réception du procès-verbal de l’assemblée.
Une autorisation d’urbanisme peut également être nécessaire. C’est le cas notamment pour la pose de volets ou la création d’ouverture (velux, fenêtre, etc.).
A lire également : Comment faire une demande préalable de travaux ? Etapes
Quels sont les horaires à respecter pour faire des travaux en copropriété ?
Même autorisé, le chantier doit respecter la tranquillité des occupants. Les horaires de travaux de copropriété peuvent varier, mais la plupart des règlements suivent les mêmes plages :
- du lundi au vendredi : de 8 h à 12 h et de 14 h à 19 h ;
- le samedi : de 9 h à 12 h et de 15 h à 19 h ;
- interdits le dimanche et les jours fériés.
Certaines communes imposent des règles plus strictes via un arrêté municipal. Pour éviter tout conflit de voisinage lors de vos travaux, veillez à respecter les horaires et à :
- prévenir vos voisins ;
- protéger les couloirs et l’ascenseur ;
- nettoyer après chaque intervention ;
- éviter tout stockage sur le palier.
Qui doit financer les travaux en copropriété ?
La répartition des coûts dépend du type de travaux.
Travaux privatifs
Les travaux privatifs sont entièrement à la charge du copropriétaire concerné (rénovation d’une salle de bain, changement de sol ou d’aménagement intérieur).
Travaux collectifs
Le financement des travaux collectifs est proportionnel à la taille de leur lot. Le montant est partagé entre tous les copropriétaires selon leurs tantièmes de copropriété. C’est le syndic qui en assure la gestion, les appels de fonds et le suivi du budget.
A savoir que même un copropriétaire ayant voté contre doit participer financièrement si les travaux sont adoptés.
Travaux mixtes
Lorsqu’un chantier concerne à la fois une partie privative et commune (exemple : colonne d’eau traversant un appartement), la répartition des frais est décidée en AG.
Pour aider à financer des travaux de rénovation, MaPrime Rénov’ Copropriété existe pour les copropriétaires.
Refus de la copropriété pour des travaux privatifs : quels sont mes recours ?
Un refus peut être justifié si les travaux mettent en cause la sécurité, l’aspect de l’immeuble ou les droits des autres copropriétaires.
Solutions en cas de refus
Généralement, des travaux de copropriété qui ne nuisent pas aux autres copropriétaires n’ont pas de raison d’être rejetés. Mais en cas de refus jugé abusif, plusieurs recours existent :
- présenter une version modifiée du projet à la prochaine assemblée (avec des plans ou matériaux différents) ;
- saisir le tribunal judiciaire dans un délai de deux mois à compter de la notification du refus.
Avant d’aller en justice, tentez toujours un dialogue avec le syndic ou le conseil syndical. Une solution amiable est souvent possible.
Le cas des travaux énergétiques en copropriété
Les travaux de rénovation énergétique en copropriété (isolation, ventilation, chauffage collectif) bénéficient d’un cadre particulier. S’ils respectent les exigences légales en matière d’énergie, un juge peut autoriser le chantier même en cas de désaccord de la copropriété.
Conformément à la loi Climat et résilience, les copropriétés sont d’ailleurs progressivement tenues d’élaborer un plan pluriannuel de travaux (PPT). Élaboré à partir du diagnostic de performance énergétique (DPE), de l’analyse du bâti et de ses équipements, le PPT programme les travaux sur 10 ans.
Les objectifs :
- préserver le bâti ;
- garantir la sécurité des occupants ;
- améliorer la performance énergétique.
L’obligation de PPT concerne les syndicats des copropriétaires d’immeuble de plus de 15 ans, à destination partielle ou totale d’habitation :
- de plus de 200 lots depuis le 1er janvier 2023 ;
- entre 50 et 200 lots, depuis le 1er janvier 2024 ;
- de moins de 50 lots depuis le 1er janvier 2025.
Travaux sans autorisation en copropriété : quelle sanction ?
Un chantier en copropriété sans vote vous expose à une sanction en cas de travaux sans autorisation. Les conséquences possibles :
- remise en état obligatoire : le syndicat peut exiger le démontage ou la remise en conformité ;
- procédure judiciaire : la copropriété peut saisir le tribunal pour faire cesser les travaux ;
- sanctions financières : réparations et indemnités à la charge du copropriétaire fautif ;
- responsabilité civile : en cas de dommage à l’immeuble ou aux voisins, le propriétaire peut être tenu responsable.
Une autorisation rétroactive reste possible, mais n’est jamais garantie. Selon les cas, la jurisprudence de travaux en copropriété sert souvent de référence lorsqu’un juge doit évaluer si un chantier porte atteinte à l’immeuble ou aux droits des occupants.
A retenir sur les travaux en copropriété
Rénover en copropriété demande un minimum d’anticipation. En identifiant les autorisations nécessaires et en respectant l’accord de la propriété, vous évitez les litiges et les surcoûts. Besoin d’un professionnel habitué aux travaux en copropriété ? Obat Travaux vous met en relation avec des artisans qualifiés, proches de chez vous.
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